Après 2 années d’expatriation à Sydney, j’ai tout quitté pour retourner vivre en France mais finalement 2 mois plus tard, je suis retournée vivre en Australie. Pourquoi ? C’est la question que tout le monde se pose alors j’explique ici mes raisons très personnelles.
Durant presque 2 années, j’ai vécu et travaillé à Sydney. Ayant commencé en PVT, j’ai été sponsorisé par mon entreprise pour obtenir un visa de travail temporaire (de 4 ans) et pouvoir rester quelques années en Australie. Seulement voilà, un jour sur un coup de tête, j’ai décidé de tout quitter pour rentrer en France. J’explique les raisons de mon départ dans cet article que je vous invite à lire avant de continuer la lecture de cet article pour mieux comprendre les raisons.
Après avoir revendu toutes mes affaires à Sydney, j’ai effectué un voyage de 4 mois autour de l’Australie, à Bali et en Nouvelle Calédonie, puis je suis rentrée en France où j’ai revu la famille et les amis. Je suis partie 2 semaines en Corse en famille et 1 semaine en Italie avec un pote. L’Europe et la France m’ont énormément manqué durant mes années d’expatriation à Sydney donc il était important pour moi d’en profiter un peu dès mon retour en France. Je suis donc rentrée en France mais quelques semaines plus tard j’ai décidé de retourner vivre en Australie. 😲
Lorsque j’ai pris ma décision de rentrer en France en janvier 2019, je n’ai pas vraiment réfléchi aux conséquences et à ce que je voulais faire après. Rentrer pour aller où et faire quoi ? En fait, je voulais rentrer parce que j’avais encore un gros de blues et la France me manquait énormément. Mais je ne veux pas vivre à Paris, ni retourner vivre à Lille. Du coup, où est-ce que je pourrais bien vivre maintenant ? Les villes comme Nice, Annecy, Bordeaux, Toulouse me correspondraient bien mais il n’y a pas beaucoup de travail par là ou alors très peu d’offres.
Et puis, si je m’installe dans une nouvelle ville, je dois recommencer à zéro une nouvelle fois : nouvelle ville, nouvelles habitudes à prendre, se refaire des connaissances / amis, se re-intégrer dans un nouvel environnement de travail, etc. Suis-je prête à vivre ça à nouveau ? Ce serait tout de même mon 9ème déménagement dans une nouvelle ville en 6 ans. C’est fatiguant de toujours bouger au bout d’un moment !
Au final, ce qui me manquait le plus c’était les coquillettes, le vrai jambon, le beaufort, les saucisses aux herbes, les Princes, la baguette chaude et croustillante, etc. Et puis bien évidement, la famille, mes petits neveux et les quelques amis avec qui je suis encore en contact. Mais au fond, j’aimais bien ma vie à Sydney et mon travail. J’avais le sentiment d’être en vacances chaque week-end parce qu’il fait souvent beau, il y a des palmiers partout (j’adore les palmiers), des immenses plages désertes et la nature est omnipresente avec de nombreux parcs et parcs nationaux aux alentours.
Bref, après longue réflexion (et mon long voyage de 4 mois m’a permis de réfléchir énormément à mon avenir), j’ai décidé de ressaisir ma chance (mon poste était à nouveau disponible et mon visa encore valable) et de changer un tas de trucs dans ma vie pour m’y sentir mieux. Je me suis rendue compte que j’avais fait pas mal “d’erreurs” dans ma vie d’expat’ à Sydney qui ne m’ont pas aidé à me sentir bien dans cette ville cool mais loin de tout.
“Don’t let a bad day make you feel like you have a bad life”
Tout d’abord, il ne faut pas vivre avec des regrets…
J’ai regretté ma décision prise à la va-vite après un énième coup de blues (C’est fréquent chez les expat’). Nos émotions sont plus intenses et nos réactions plus imprévues quand on vit à l’étranger. Nous sommes loin de tout; de notre famille, nos amis mais surtout nous perdons nos repères et parfois nous oublions nos motivations à vivre cette vie d’expat’ qui nous plaisaient tant au début.
Selon moi, j’ai fait des erreurs. J’ai jamais vraiment voulu vivre en Australie et m’y installer sur du moyen/long terme. A la base, j’y allais que pour un an de voyage ce qui n’est jamais arrivé puisque j’ai commencé à travailler dès mon arrivée. Seulement voilà, si on est prêt dans sa tête et qu’on accepte pas la situation, l’aventure peut parfois être difficile à vivre.
J’ai pris conscience de mes erreurs lorsque j’ai lu cet article “J’ai raté mon PVT : 10 erreurs à ne pas faire” et j’en ai listé mes propres erreurs pour ne pas les refaire. Je vous les partage en espérant que vous éviterez de les faire vous aussi.
1/ Se dire que c’est temporaire
Clairement ça a été ma première grosse erreur. J’ai jamais vraiment voulu m’installer sur du long terme à Sydney du coup il est difficile de s’y projeter et de s’y sentir bien si on ne s’y construit pas une nouvelle vie. Je me disais que c’était provisoire, 6 mois puis je pars, 1 an puis je pars, 2 ans max puis je pars…
Aujourd’hui, je me projette un peu plus qu’avant. Je compte rester encore 1 ou 2 ans en fonction de la situation de mon visa, de ma vie personnelle et familiale 🙂
2/ Mal choisir ses colocataires
Il faut dire qu’à Sydney tu ne choisis pas vraiment tes colocs. Tu choisis une chambre “pas trop pourrie” et tu espères que ça se passe bien avec les coloc. Ma première coloc dans une maison avec 8 autres personnes était assez mitigée. Je m’entendais bien avec 3-4 d’entre eux mais ils étaient en PVT et ne restaient que 3-6 mois à Sydney. Avec les autres, le courant ne passait pas très bien et encore moins la notion de ‘ménage’.
Du coup, j’ai déménagé dans un appartement avec 2 autres coloc qui ne sont jamais devenus des amis, juste des gens avec qui je partageais un loyer. Et ça n’a pas arrangé les choses, lorsque l’un des nouveaux coloc a failli mettre le feu à notre appartement en pleine nuit… Arg, mauvais souvenir !
Aujourd’hui, j’ai trouvé une coloc avec un couple hyper sympa entre 30 et 35 ans qui m’invitent à diner avec eux, boire un café le samedi après-midi ou encore boire un verre avec leur amis 🙂 Ça change tout et ça fait plaisir de rentrer chez soi et de pouvoir discuter avec des gens aussi cool.
Update : Depuis juillet 2020, je vis seule dans un studio à Bondi et je m’y sens trop bien ! Je suis très contente de vivre seule à nouveau après avoir passé tant d’années en colocation.
3/ Mal choisir son quartier
Je ne dirais pas que j’ai mal choisi mon ancien quartier car j’habitais près de Newtown et j’ADORE ce quartier ! Toutefois, j’habitais en ville et je travaillais en ville. J’allais au bord de l’eau que les week-ends à mon plus grand regret.
J’ai découvert la vie au bord de l’océan lors de mes voyages en van et j’ai adoré ça. J’ai adoré me balader sur la plage le matin lors du lever de soleil, courir au bord de l’eau, voir et entendre les vagues. Et quel dommage de vivre à Sydney et ne pas habiter près de la plage.
J’ai donc décidé de changer de quartier et de me rapprocher de l’océan. Je vis maintenant à Bondi (comme beaucoup de français et d’expats) et jusqu’à maintenant j’ai aucun regret. Je trouve que c’est un privilège de vivre au bord de l’eau, d’avoir vue sur l’océan depuis son salon et sa cuisine. J’adore me balader au bord de l’eau ou sur la plage le matin avant d’aller au travail, c’est une sacrée chance que nous n’avons pas à Paris ou ailleurs.
4/ Ne pas s’inscrire dans un club de sport
Vous le savez, les Australiens sont très sportifs ! Je ne m’étais pas inscrite dans un club ou une salle de sport et c’est bien dommage. Le sport est très certainement le meilleur moyen de rencontrer des gens qui ont les mêmes passions et le même rythme de vie. Si tu vas à la gym à 6h du matin le lundi, il y a de grande chance que les autres ne soient pas des gros fêtards non plus.
Se faire des connaissances grâce au sport prend un peu de temps mais j’ai rejoins une salle de sport à côté de chez moi et suis à la recherche d’un club de randonneurs 🙂
5/ Ne pas relancer les gens et se faire des amis de passages
Il est vrai (et bizarre) qu’en Australie lorsque tu rencontres des gens il y a peu de chance que tu les revois si tu ne prends pas l’initiative de les relancer et leur proposer de faire quelque chose ensemble. C’était déjà un peu le cas lors de mon expatriation en Hongrie mais je trouve ça encore plus courant en Australie.
Quitte à me prendre des NON, j’essaye de relancer plus souvent et de revoir les gens que j’ai pu rencontrer à une soirée, un festival, un barbecue ou même via Instagram… avec le temps ils deviendront peut-être des amis qui sait 🙂
6/ Ne pas instaurer quelques habitudes françaises au travail
Les conditions sociales au travail en Australie sont différentes de celles en France. Il n’y a pas de pause café avec les collègues, de pause cigarette et la pause dej’ se fait en 15 minutes devant son ordi. Bref, il y a aucun lien social au travail (en tout cas dans mon agence). Attention à ne pas généraliser, même si beaucoup de Français m’ont souvent avoué vivre la même chose dans leur entreprise.
Lors de mon entretien de départ avec mon boss, j’ai mentionné cette différence culturelle qui m’avait énormément pesé et de ne jamais avoir l’occasion de discuter avec mes collègues et d’apprendre à mieux les connaitre. Soit disant il n’était pas au courant de ça, pourtant c’est bien connu les Français aiment prendre des longues pauses déjeuner 😄
Mais la bonne nouvelle, c’est que mon agence a déménagé dans de nouveaux bureaux et nous avons maintenant une magnifique terrasse parfaite pour les pauses dej’. Je suis de retour que depuis 2 mois mais j’ai déjà déjeuné quelques fois avec mes collègues sur la terrasse, yeaaah ! D’ailleurs, un jour mon boss m’a dit “Team lunch like in France” héhé !
7/ Ne pas acheter une voiture
Si j’étais en France, j’aurai sûrement une voiture. Alors pourquoi je n’ai pas de voiture à Sydney ? Certes, j’en ai pas besoin la semaine car je prends les transports pour aller au travail mais les week-ends je m’en servirai pour aller à droite à gauche, sortir de Sydney et aller randonner très certainement.
Je suis encore dans le doute sur l’achat d’une voiture car il est facile de louer une voiture à côté de chez soi (sans passer par une agence de location traditionnelle) comme avec GoGet et CarNextDoor. Donc en attendant de prendre une décision, si je veux bouger et bien je loue une voiture !
8/ Choisir entre les vacances en France ou ailleurs
Les deux plus gros inconvénients de vivre en Australie sont la distance avec la France et le manque de vacances. Avec seulement 4 semaines de vacances par an, on a l’impression de devoir choisir entre la famille ou l’aventure pour nos vacances ? Dur choix quand on a envie des deux !
J’ai décidé d’oser demander plus de congés ou du moins de l’assouplissement sur mon lieu de travail. Je compte rentrer au moins 3 semaines en France en été et prendre 2-3 semaines de vacances en mode aventure pour découvrir les pays aux alentours. On verra si c’est accepté 🙂
9/ Penser qu’à 30 ans il est temps de se poser…
Vous le savez, j’ai fêté mes 30 ans cette année (2019). La plupart de mes ami(e)s ont déjà acheté une maison, se sont mariés, ont eu des enfants ou tout ça est en cours… Et moi ? Bah moi, je suis (encore) seule, je vis à l’autre bout du monde, je paye 800 € de loyer chaque mois au lieu de rembourser un crédit maison/appartement, je ne décore pas mon intérieur car ce n’est pas vraiment “chez moi” et puis qu’est-ce que je ferais de toute cette déco le jour où je déménage ?
Bref, la pression sociale elle est là et elle te tombe petit à petit sur les épaules plus tu vieillis. C’est ridicule hein ? Oui et non ! Combien de fois j’ai entendu “Et sinon, tu penses te poser un jour ?”, “Acheter ton propre bien ?”, “Quand est-ce que tu vas te trouver un mec ?”.
Pour autant, suis-je en train de gâcher ma vie en ce moment ? Je ne pense pas. J’ai un emploi stable qui me permet d’apprendre beaucoup de choses et d’évoluer professionnellement parlant. Je gagne mieux ma vie ici qu’en France et peut me permettre d’économiser plus ou de me faire plaisir en vacances. Je mène une vie de femme indépendante qui profite pleinement de sa liberté. Où est le mal dans tout ça ? Je me lierai à un crédit, un mec, un travail, des enfants lorsque je serai prête ou lorsque ça me tombera dessus tout simplement.
Bref, je ne devrais pas laisser la pression sociale influençait mes choix. Et puis, si ça se trouve, j’ai peut-être fait ma crise de la trentaine sans m’en rendre compte ☺️
10/ Ne pas saisir cette belle opportunité de vivre à Sydney
En vrai, quand tu dis que tu vis à Sydney en Australie, c’est la classe hein ? J’ai eu la chance de décrocher un travail dans mon domaine et un sponsor me permettant de rester plusieurs années en Australie. J’ai tout quitté et pourtant j’ai eu la chance à nouveau de retrouver mon travail et ma vie à Sydney. Ce n’est pas tous les boss qui acceptent que tu reviennes 5 mois après avoir démissionné… J’avoue j’ai eu beaucoup de chance et je n’en reviens toujours pas de comment ça s’est passé ! Je suis maintenant consciente et reconnaissante de la chance que j’ai de vivre et travailler à Sydney et compte profiter de cette opportunité au maximum.
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Pour finir, voici les autres raisons qui m’ont fait revenir en Australie : J’adore le style de vie ici; le fait de se lever tôt, faire du sport régulièrement, manger sainement, le soleil, les plages, les activités à l’extérieur, les barbecues, les road trip en van, la balance vie pro/vie privée et je me sens vachement plus en sécurité ici.
Et puis, c’est aussi plein de choses complètement ridicules mais qui font que ta vie est carrément plus agréable : des toilettes propres et gratuits quasiment partout, de l’eau potable disponible partout, le respect des gens, les brunchs à l’avocat, les latte et cappuccino, etc. ☺️
Bref, vivre à l’étranger est une expérience extraordinaire ! Tu apprends tellement sur toi et les autres. La vie d’expat’ vaut vraiment le coup d’être vécue malgré les difficultés parfois.
Si tu te reconnais un peu dans cet article,
n’hésites pas à partager ton avis, ressenti en commentaire ou en message privé 😉
Cet article date de 2019, donc ça fait maintenant 3 ans que je suis revenue en Australie et j’y suis toujours 😊 Dans ce nouvel article, je fais le point sur mes 5 années d’expatriation à Sydney et comment je me sens actuellement.
5 Responses
Hello .
Vraiment agreable de lire ton blog!
juste une question? Avec la crise du covid , ais tu toujours aussi happy d’etre a sydney ?
Je suis ici depuis 2 ans , avec femme et enfants , je suis en PR, ma femme et les garcon sont citizen mais sincerement on vraiment envie de rentrer en france .
Alors que notre vie est enffet relax , peut etre trop justement , quand tu viens de Paris je t assure qu’au bout d’un certain moment tu te pose des tas de question.
on tout les deux un job , les enfants ecoles australienne, on vis a Maroubra vraiment cool comme suburb mais rien a faire ..
ton experience aller retour en france m,a vraiement interpeller
Hey ! Je viens de lire tes 2 articles, le premier plus pessimiste et celui la. Ca fait que quelques semaines que je suis a Sydney et je ressens un melange des 2… bientot la trentaine, tout quitter et tout recommecer dans une nouvelle ville aussi loin de tout le monde… mais j’ai de l’espoir que ca sera la meilleure decision que je n’ai jamais prse (meme si les jours de pluie j’a encore un peu de mal)
Et puisqu’il faut se lancer et ne pas hesiter qu’est ce que tu dirais d’organiser un petit evenement avec tes lectrices et habitantes de sydney pour se rencontrer entre expats moyen long terme a Sydney… Une belle occasion d’elargir son reseau et sortir un peu de la routine…
Bonjour Dounia, merci pour ton commentaire. En effet, ce n’est pas toujours facile de tout quitter et de toute recommencer à zéro et cela prend du temps de se reconstruire une vie ailleurs. Bon courage pour tes débuts en Australie !
Bonne idée pour la rencontre à Sydney ! Je vais essayer d’organiser ça 😉
Je viens de découvrir ton blog en cherchant une idée de Road trip pour la Tasmanie! Je viens de fêter mes 30 ans aussi et ça fait plusieurs années que je vis à Melbourne. J’aime beaucoup cet article, très réaliste sur les conditions de vie en Australie et les différences par rapport à la France!
Merci Cécile pour ton commentaire.
Oui ce n’est toujours facile de vivre avec ces différences culturelles.
J’espère que tu te plais à Melbourne 🙂